articles

Louis optimise son temps de travail


Louis de Martène lance son activité
de production de farine et prochainement
de transformation en pâtes sèches. Pour
le suivre sur Facebook : @DomainedeMartene
et sur instagram : Domaine_de_martène.

Conseil n˚ 1 « BIEN DANS SA TÊTE », le témoignage

Jeune agriculteur en production et transformation céréalière, Louis de Martène utilise une application, Aptimiz, spécialisée dans la gestion du temps de travail agricole. Cet outil l’aide à aborder plus objectivement et plus sereinement son activité.

Dans le monde agricole, on a trop souvent coutume de dire que « l’on ne compte pas ses heures ». Mais le travail des agriculteurs ne mérite-t-il pas d’être mesuré, analysé et optimisé, comme n’importe quel autre ? D’autant plus qu’une mauvaise gestion de son temps constitue une cause reconnue de stress au travail.

Une solution conçue par trois jeunes ingénieurs agricoles

C’est autour de cette idée de mesure
du temps de travail agricole,
et dans l’idée d’améliorer sa gestion, que trois jeunes ingénieurs en agriculture, tous trois également fils d’agriculteurs, ont conçu
un outil, en 2018, sous forme
d’une application nommée Aptimiz.

Très vite, cette solution a rencontré son public : c’est le cas de Louis de Martène, 25 ans, jeune agriculteur qui travaille sur l’exploitation céréalière de son père à Estrablin (38) et qui s’installe à côté,
avec une associée, pour faire de la transformation en farine et en pâtes sèches. Depuis quelques mois, il utilise Aptimiz et s’en trouve très satisfait : « C’est une application payante. Donc, si cela ne me rapportait pas quelque chose, je ne l’aurais pas gardée ! ». Il faut dire qu’avant sa formation agricole réalisée à l’ESA d’Angers, Louis a obtenu un diplôme d’ingénierie financière : les chiffres, leur analyse et leur exploitation, il connaît 

Mesurer sa rentabilité et arbitrer

Le jeune agriculteur estime que disposer de cet outil de gestion du temps lui permet d’être plus serein dans son rapport au travail. « L’application fonctionne avec le GPS du téléphone et est simple à paramétrer : on y intègre son parcellaire PAC, ses cultures, on ajoute différentes zones de travail, ou de « non-travail ». Ainsi, elle mesure précisément où je passe mon temps, voire où je perds du temps. Je peux calculer, par exemple, mon temps de tracteur, mon temps de déplacement, celui passé à changer une pièce mécanique… Sur une année, je peux savoir, à l’heure près, combien de temps je passe sur une parcelle ; j’ai même le tracé exact et l’historique de mes interventions. Je peux donc calculer la rentabilité de telle ou telle culture, décider d’externaliser certains travaux… » Autre aspect intéressant de l’outil : évaluer le surcroît de travail engendré par la conversion (en cours) de l’exploitation en AB. La ferme est aussi relais Agrikolis : elle accueille des colis de grande dimension pour des particuliers. Là encore, Aptimiz fournit des données tangibles pour évaluer l’intérêt de cette diversification.

Éleveur laitier : quel temps « raisonnable » de travail ?

Depuis quelques années, l’organisme de conseil en élevage Seenovia propose des formations autour du temps de travail, préoccupation de plus en plus exprimée par les éleveurs. Dans les groupes, les éleveurs laitiers estiment qu’un temps normal se situe entre 2 000 et 2 500 h/an (un temps plein salarié, c’est 1 600 h/an). Dans les élevages conventionnels, la moyenne est à 2 300 h/an par associé, soit 6,6 h pour 1 000 litres de lait ;chez les bio, 2 200 h/an, soit 9 h pour 1 000 l ; chez les éleveurs robotisés, la moyenne est à 2 240 h/an, mais seulement 4,7 h/1000. Toutefois, certains éleveurs travaillent 3000, voire 4 000 h par an. Des quantités difficilement vivables, qui doivent inciter à se questionner sur les pistes d’amélioration. L’externalisation des travaux, notamment des cultures, est une des solutions les plus accessibles. Ce choix peut également présenter un intérêt économique.