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Les coulisses de la réussite agricole : maîtriser ses coûts de production pour un avenir florissant

Alors que les champs s’étendent à perte de vue, une réalité cruciale se dessine : qui ne connaît pas ses coûts de production, n’ira pas loin ! C’est le bon moment pour faire un peu de maths et estimer tous les flux entrants et sortants de votre exploitation. Une fois que vous maîtriserez votre budget, les besoins en intrants et le prix de vente de vos produits, vous serez parés pour toutes vos futures décisions.

Première étape, de quoi votre exploitation a-t-elle besoin pour fonctionner ? Les intrants d’une culture de céréales sont les éléments nécessaires à la production agricole. On y trouve bien sûr les semences, les engrais, les phytos mais aussi l’eau, l’énergie et le carburant, les assurances et autres frais administratifs (coucou les impôts). Sans oublier la main-d’œuvre pour faire tourner tout ce petit monde.

Travailler avec les aléas

Un budget à l’équilibre, c’est une balance parfaite entre ce que coûte l’exploitation et ce qu’elle rapporte. On peut estimer les produits de l’exploitation grâce aux données historiques de la ferme, en multipliant chaque produit par son prix moyen par son rendement, moyen lui aussi. Il ne faut pas hésiter à aller chercher dans les archives des deux ou trois dernières années.

Estimez les rendements attendus en fonction des conditions météorologiques, des caractéristiques du sol et d’autres facteurs spécifiques à votre région. Les rendements jouent un rôle crucial dans la projection des revenus. Une fois que la campagne est en cours, comparez régulièrement les performances réelles avec les prévisions du budget. Cela permet d’identifier d’éventuels écarts et d’ajuster les plans si nécessaire.

Une vente au juste prix

Là ça se corse un peu : pour estimer les futurs prix de vente, il faut se fier aux tendances du marché, tout en veillant à ne pas vendre à perte. Au seuil de rentabilité, le prix de vente se calcule en divisant le total des coûts par la production prévue : c’est le tarif minimum auquel la production doit être vendue pour ne pas vous faire perdre votre temps, ni votre argent. On peut aussi estimer la quantité minimale à produire pour rentrer dans ses frais : on divise alors le total des coûts par le prix de vente prévu.

L’analyse des marges permet de comprendre où se situent les principales sources de coûts et d’identifier les domaines où des ajustements peuvent être nécessaires pour améliorer la rentabilité de l’exploitation céréalière. Multipliez le rendement attendu (en tonnes) par le prix de vente anticipé par tonne de céréales. Cela donne le revenu brut par hectare. Ensuite, soustrayez les coûts de production du revenu brut pour obtenir la marge brute. À celle-ci, il suffit de retirer les coûts indirects et les frais généraux pour obtenir la marge nette. Elle peut être positive (votre exploitation se porte bien et fait des bénéfices) ou négative. Il est important de réviser régulièrement ces calculs pour prendre en compte les fluctuations des prix des intrants et des produits, ainsi que d’autres changements dans les conditions du marché agricole.

À partir de ces informations, il est possible de se projeter et de prendre de bonnes décisions : investir dans de nouvelles machines, d’autres cultures, ou même faire de la pub, pourquoi pas ! Quoiqu’il en soit, un budget agricole bien établi vous aidera à prendre des décisions éclairées, à gérer les risques financiers et à assurer la viabilité à long terme de votre exploitation.