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Charges de mécanisation en agriculture : sept idées pour mieux les maîtriser.

« Tuto anti-galère numéro 3 »

L’amélioration de ses charges de mécanisation repose sur le même principe général. Le matériel le moins cher est celui qui est le plus utilisé, soit celui qui fait le plus d’heures dans l’année, soit celui que l’on fait durer le plus longtemps.

1/ Acheter du matériel agricole neuf

Acheter du matériel neuf est l’une des premières questions que se posera l’agriculteur. L’avantage d’une machine sortie d’usine est, généralement, sa fiabilité.  Le neuf apporte, en moyenne, une meilleur maîtrise des frais d’entretien. Avec l’occasion, les conditions d’utilisation et d’entretiens des machines ne sont pas toujours connues. Autre avantage : avec le développement de l’électronique, l’acheteur disposera des dernières mises à jour sur ses machines. Enfin, acheter neuf peut répondre à une stratégie fiscale de l’exploitation agricole.

2/ Acheter d’occasion

L’achat d’occasion est une solution plébiscitée par les agriculteurs : en 2020, 91 000 tracteurs d’occasion ont été immatriculés, soit presque deux fois plus que les tracteurs neufs (56 000). Le matériel d’occasion se décote moins vite que du matériel neuf et il est parfois possible de le remettre au goût du jour (rajouter un GPS par ex.).

3/ Faire durer son matériel agricole

Pour faire durer un matériel, pas de secret : il faut l’entretenir. Cela représente un investissement important, en pièces de rechange, en consommables, et en temps. Il faut donc être motivé et compétent en la matière. Mais à cette condition, c’est un investissement rentable.

4/ Acheter en commun : copropriété ou Cuma

L’investissement de départ est divisé et les frais d’entretien sont mutualisés. Pour que le matériel reste disponible lorsqu’on en a besoin, il est important que les copropriétaires ou adhérents du groupe de la Cuma soient voisins et s’entendent bien.

5/ Déléguer ses travaux agricoles : Cuma avec chauffeurs ou Entreprises de travaux agricoles (ETA)

Souvent, déléguer ses travaux ou une partie de ses travaux revient moins cher que de posséder son propre matériel. D’autant plus que pendant ce temps, l’agriculteur peut effectuer des tâches sur lesquelles il est plus compétent et où il rapporte plus de valeur ajoutée à son exploitation. ETA et Cuma avec chauffeurs présentent l’avantage d’avoir du matériel récent, fiable, et entretenu par des mécaniciens, qui connaissent souvent leur machine sur le bout des doigts.

Il n’y a pas de guerre entre Cuma et ETA : beaucoup d’agriculteurs font appel aux deux structures ; ce qui doit déterminer le choix, c’est la disponibilité locale du matériel et la qualité du travail accompli. La Cuma prend plus de temps, mais représente aussi l’occasion de s’intégrer dans un groupe et de se former. C’est aussi un engagement. Avec une ETA, la relation est plus flexible. Sur internet, Linkin. Farm permet de trouver un prestataire de travaux agricoles, en fonction de la localisation et de la spécificité du matériel souhaité.

6/ Louer sa machine, vendre ou échanger des prestations

Certains agriculteurs sont très amateurs de nouveautés et de nouvelles technologies et ils savent s’en servir pour augmenter leur rentabilité à l’hectare (modulation de doses, géolocalisation, récupération de données). Pour augmenter la durée de travail de leurs machines, ils peuvent soit les louer à des voisins, soit, carrément réaliser des prestations en tant qu’ETA. Sur internet, votremachine.com propose la location ponctuelle de machines entre agriculteurs, Cuma ou ETA. Le loueur définit son prix de location (guidé par le site) et indique les moments où il est disponible. Le locataire peut aller chercher le matériel sur place par ses propres moyens ou bénéficier des accords du site avec un partenaire transporteur. Le site agri-echange.org propose des échanges de prestations entre agriculteurs, sans sortie de trésorerie : les prestations sont payées sous forme d’autres services issus du site.

7/ Acheter via des appels d’offres

Plus souvent réservée aux Cuma ou aux ETA, cette solution commence à être adoptée par des exploitants qui se regroupent pour passer des appels d’offres : ils mettent en concurrence des fournisseurs pour l’achat de plusieurs unités d’un même matériel. Cette démarche permet d’obtenir des réductions de prix autour de 20 %.

Des agriculteurs français plus mécanisés

Les agriculteurs français figurent parmi les plus mécanisés au monde, quand on rapporte leur taux d’équipement à l’hectare. Plusieurs explications à cette tendance. D’abord, leurs exploitations ont des surfaces plus petites et des parcellaires plus morcelés que ceux d’autres grands pays agricoles. C’est aussi parce qu’ils ont parfois des productions à haute valeur ajoutée, pour lesquelles la mécanisation apporte un vrai plus : plus que de raisonner « charges de mécanisation à l’hectare », il faut raisonner « valeur ajoutée à l’hectare ». Enfin, la fiscalité française peut également également inciter au suréquipement.