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Les engrais azotés en disponibilité très limitée : des agriculteurs en difficulté

La hausse inédite des prix du gaz entraîne une hausse des prix des engrais. A un point tel que les fabricants ont réduit leur production qui n’est plus rentable selon eux.

Ce n’est même plus une question de prix, c’est désormais une question de disponibilité. Les agriculteurs qui n’ont pas encore couvert leurs besoins en engrais azotés pour la campagne 2021-2022 risquent d’être en grande difficulté dans les prochaines semaines. « Nous sommes très inquiets à propos de la hausse des prix mais aussi des risques de pénurie d’engrais » a affirmé récemment Eric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB).

La cause : les prix du gaz qui s’envolent en Europe et dans le monde. En 6 mois, le prix du gaz naturel en Europe a été multiplié par quatre. Or, ce gaz naturel est un élément essentiel pour la synthèse des engrais. Il représente 80 % du coût production de l’ammoniac, lui-même composé précurseur de nombreux engrais (urée, solution azotée, ammonitrate, sulfate d’ammoniaque).

Vente à perte pour les industriels des engrais

Les industriels français et européens affirment déjà « vendre à perte » leurs engrais. Pour ne pas creuser leur déficit, ils ont réduit leur production, mais estiment que la situation actuelle n’est « pas tenable ». « Pour l’heure, nous accompagnons et soutenons les acteurs de toute la filière, mais nous avons besoin de trouver rapidement une solution pérenne. Nous y travaillons » explique ainsi Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industriels de la fertilisation (Unifa). L’Unifa a interpellé à ce sujet les Pouvoirs publics, et souligne qu’en aucun cas, elle n’organise de pénurie. Elle reconnaît n’avoir « aujourd’hui aucune visibilité sur la courbe des prix des engrais, qui dépend directement des prix de la matière première ».