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La méthanisation, bonne ou pas pour l’environnement ?

En novembre dernier, l’Inrae a publié une analyse du cycle de vie (ACV) de plusieurs scénarios avec ou sans méthanisation en agriculture. Les résultats obtenus sur 16 indicateurs environnementaux concluent à un impact environnemental plutôt positif.

Comme beaucoup d’autres techniques, la méthanisation, procédé qui consiste à produire du biométhane à partir d’intrants agricoles tels que des résidus de cultures, des effluents d’élevage et des Cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE), a ses promoteurs et ses détracteurs.

Longtemps vantée comme un des leviers majeurs pour atteindre un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050, et donc a priori « bonne pour l’environnement », la méthanisation fait l’objet de critiques ces dernières années. Ses opposants, qui, parfois, sont des agriculteurs, affirment que la technique n’est bonne ni pour l’environnement, ni pour l’agriculture.

Pour la partie environnementale au moins, des éléments de réponses objectifs ont été récemment fournis par une étude de l’Inrae. Mandaté par GRDF, l’Inrae a mobilisé plusieurs équipes scientifiques pour une étude ACV (analyse du cycle de la vie) de grande ampleur sur la méthanisation et ses trois fonctions associées : production d’énergie, mais aussi gestion d’effluents et fertilisation des sols.

Une évaluation de la méthanisation à travers 16 indicateurs

Cette étude a comparé les impacts environnementaux de deux scénarios, avec méthanisation et sans méthanisation, dans deux contextes agricoles : l’un orienté vers les cultures, l’autre vers l’élevage. Pas moins de 16 indicateurs clés ont été évalués, dont le changement climatique, la destruction de la couche d’ozone, l’épuisement des ressources énergétiques, l’acidification, l’eutrophisation des terres et des eaux, etc. La biodiversité au champ ne fait pas partie des indicateurs couverts par une ACV.

9 indicateurs positifs pour la méthanisation en élevage, 7 en grandes cultures

Comme on pouvait s’y attendre, tous les indicateurs n’évoluent pas dans le même sens. Cependant, la balance des bénéfices environnementaux penche plutôt en faveur des scénarios avec méthanisation. Dans le contexte « cultures », le scénario avec méthanisation est meilleur pour 7 indicateurs (neutre pour 5 et négatif pour les autres). Pour le contexte élevage, il est meilleur sur 9 indicateurs (neutre pour 5, négatif pour les autres). C’est notamment sur le changement climatique, la destruction de la couche d’ozone et l’épuisement des ressources énergétiques que la méthanisation s’avère bonne pour l’environnement. Dans tous les contextes, sous réserve du respect de la réglementation, la qualité des eaux n’est pas dégradée localement.