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Maîtriser ses coûts en élevage laitier : un calcul essentiel pour l’avenir de la production

Le calcul des coûts de production en élevage de bovins laitiers peut devenir un vrai casse-tête. Il implique une évaluation minutieuse des dépenses associées à la gestion quotidienne de l’exploitation afin de garantir une gestion financière optimale et une prise de décision éclairée dans un contexte socio-économique en pleine r-évolution !

Les coûts courants de l’élevage de bovins laitiers comprennent les dépenses associées à la gestion quotidienne de l’exploitation. Cela englobe absolument tout : les intrants alimentaires, les soins de santé pour les animaux, la rémunération de la main-d’œuvre, les frais d’élevage, l’énergie et le carburant nécessaires, les frais d’entretien des installations, les amortissements pour l’usure du matériel, les frais administratifs et ceux des services externes tels que les conseils vétos. Sans oublier les coûts de transport ni les autres frais liés à la reproduction et à la génétique du troupeau. Une évaluation attentive de ces coûts est vitale pour calculer le coût de production du lait, assurant ainsi une gestion financière efficace et durable de l’élevage bovin laitier.

Le coût de production se définit en euros par 1000 litres de lait. Cette évaluation englobe les charges courantes, les amortissements et les charges supplétives. C’est le reflet fidèle de l’ensemble des dépenses engagées par l’éleveur pour maintenir son atelier de production laitière. Si le prix de vente du lait se stabilise aujourd’hui autour de 455€/ 1000 L, de nombreuses discussions sont encore en cours avec les laiteries. Les mouvements sociaux des dernières semaines ont placé les agriculteurs et notamment les éleveurs au cœur des préoccupations des consommateurs, qui les soutiennent en continuant de consommer leurs produits malgré la hausse des prix en magasin. S’ils se détournent un peu des produits bio, la consommation de lait et de produits à base de lait se stabilise en 2023 et d’après les derniers chiffres de l’IDELE (l’institut de l’Elevage), repartent légèrement à la hausse au premier trimestre 2024.

Des charges à prendre en compte

Les amortissements, charges calculées, représentent l’usure et la décote du matériel, des équipements et des bâtiments utilisés. Ils jouent un rôle essentiel dans l’évaluation globale des coûts. Les charges supplétives, quant à elles, rémunèrent les facteurs de production que l’éleveur met à la disposition de son entreprise. Cela inclut la valorisation des terres en propriété, la rémunération des capitaux propres au taux d’intérêt du livret A, et la rémunération du travail des exploitants, basée sur 2 SMIC par unité de main-d’œuvre exploitant affectée à l’atelier.

La rémunération du travail exploitant mesure la part des produits affectés à l’atelier, permettant de rémunérer la main-d’œuvre exploitante une fois que toutes les autres charges ont été couvertes. Une mesure cruciale pour évaluer la rentabilité de l’élevage bovin laitier et maintenir ses finances en bonne santé.

À partir de tout ça il est possible de calculer le prix de revient, qui est équivalent au coût de production déduit du montant des aides et autres produits affectés à l’atelier. Il représente le prix de vente du lait nécessaire pour couvrir toutes les charges et rémunérer l’ensemble des facteurs de production aux niveaux définis. Ouf !

Un décompte précis, fruit du labeur et calculé avec minutie, offrant la juste rétribution pour chaque goutte de sueur versée, une fois que toutes les dépenses ont été mesurées. C’est ainsi, en jonglant avec les chiffres et en déduisant les coups de pouce financiers et autres gains attribués à l’étable, qu’il est possible de tracer son propre chemin vers une gestion financière aussi robuste que pérenne pour l’élevage bovin laitier.