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Comment bien choisir ses productions ?

Le système de production agricole combine la terre, les forces et moyens de travail pour produire des cultures et/ou des animaux. Si les forces de travail sont connues – essentiellement vous – il convient de toujours garder en tête la possibilité d’une valorisation différente de ses terres et l’amélioration des moyens utilisés pour assurer votre potentiel de production.

Vos parcelles sont-elles bien valorisées ?

Les propriétés physiques et chimiques des sols influent sur la productivité agricole. Si les engrais et le chaulage permettent de maîtriser plutôt bien la chimie et le degré d’acidité du sol, il est beaucoup plus difficile, parfois impossible, d’agir sur les caractéristiques physiques du sol : profondeur, texture, pente, drainage, compacité, pierrosité.

La sélection des champs est donc primordiale, s’il fallait encore le rappeler ! Ce n’est pas parce qu’une culture a été historiquement implantée sur une parcelle, qu’elle représente la meilleure valorisation du potentiel pédologique. Analyses de sol, cartes, profils de sol et essais sont les meilleurs alliés de l’agriculteur innovant.

N’hésitez pas à inviter un spécialiste ou un agronome à visiter vos champs afin d’en savoir plus sur les caractéristiques physiques de vos champs.

Bien connaître les besoins de son territoire

Le choix des productions végétales repose ensuite sur leur valorisation, selon les prix de marché bien sûr, mais également en accord avec les débouchés potentiels au niveau du territoire. Du voisin éleveur à la coopérative, en passant par l’usine de trituration, il est indispensable d’avoir une vision complète du tissu industriel et économique de son territoire, pour s’assurer de choisir la meilleure valorisation possible, tant au niveau économique qu’organisationnel.

Dans cette période de changement sociétal, où les usages alimentaires, énergétiques et matériels se modifient, de nouvelles opportunités à forte valeur ajoutée peuvent s’offrir à vous.

Diversifier et choisir pour ne pas subir

La remise en cause des moyens de travail et la réflexion territoriale débouchent sur la diversification et l’amélioration de l’autonomie de l’exploitation. Ne pas mettre ses œufs dans le même panier : l’adage n’a jamais été autant d’actualité ! Analyser sa production sous l’angle de son degré de dépendance vous permettra de mettre en place des stratégies robustes, à l’abri de la volatilité des marchés et de l’énergie. S’il est difficile de remettre de l’élevage dans une exploitation céréalière, il n’est pas interdit de réfléchir en collectif plutôt qu’en entreprise individuelle, et ainsi stabiliser ses prix de vente grâce à la proximité de ses clients par exemple. Ce qui n’empêche pas de conserver une part de vente longue distance, en France ou à l’étranger, afin de profiter d’un marché mature ou d’un débouché en croissance.

Aujourd’hui, l’exploitation agricole possède davantage de leviers de diversification pour ses productions qu’auparavant. L’arrivée de débouchés non alimentaires, énergie en tête, permet d’augmenter les matières valorisées, jusqu’aux effluents d’élevage ou résidus de culture. Des cultures dédiées se développent en interculture, comme les Cives (cultures intermédiaires à vocation énergétique) qui peuvent également trouver une voie de valorisation en alimentation animale par exemple.

Semez sans vous planter, c’est l’essentiel, mais n’arrêtez jamais de questionner vos débouchés !